Le déserteur Boris Vian 1920-1959

22/11/2015 17:42

Monsieur le président                                     Depuis que je suis né,                          Je mendierai ma vie
Je vous fais une lettre                                    J'ai vu mourir mon père,                       Sur les routes de France,
Que vous lirez peut-être                                 J'ai vu partir mes frères                        De Bretagne en Provence
Si vous avez le temps.                                    Et pleurer mes enfants.                         Et je crierai aux gens:
Je viens de recevoir                                       Ma mère a tant souffert                         «Refusez d'obéir,
Mes papiers militaires                                    Qu'elle est dedans sa tombe                   Refusez de la faire,
Pour partir à la guerre                                    Et se moque des bombes                      N'allez pas à la guerre,
Avant mercredi soir.                                       Et se moque des vers.                           Refusez de partir.»

Monsieur le président                                     Quand j'étais prisonnier,                      S'il faut donner son sang,
Je ne veux pas la faire                                    On m'a volé ma femme,                      Allez donner le vôtre,
Je ne suis pas sur terre                                  On m'a volé mon âme,                         Vous êtes bon apôtre
Pour tuer des pauvres gens.                            Et tout mon cher passé.                        Monsieur le président.
C'est pas pour vous fâcher,                             Demain de bon matin                           Si vous me poursuivez,
Il faut que je vous dise,                                  Je fermerai ma porte                            Prévenez vos gendarmes
Ma décision est prise,                                     Au nez des années mortes,                  Que je n'aurai pas d'armes
Je m'en vais déserter.                                     J'irai sur les chemins.                          Et qu'ils pourront tirer

 

 

Contexte :

La première interprétation a été diffusée en 1954, interprétée par Mouloudji, tous les artistes sollicités s'étant désistés. Mouloudji, étant non violent, demande à Boris Vian de modifier les deux derniers vers : «Que je tiendrais une arme et que je sais tirer ».

 

 

La chanson, enregistrée le jour même de la défaite de Dien-Bien-Phu, par pur hasard, sera immédiatement interdite de diffusion radio, et interdite de vente, Paul Faber, conseiller municipal de la Seine ayant été choqué du passage à la radio de cette chanson.

En réponse à cette censure, Boris Vian écrit une lettre mémorable qu'il diffuse partout sous forme de lettre ouverte. L'interdiction fut levée en 1962.

 

La chanson fut utilisée dans les années 70 pour manifester contre la guerre du Vietnam, puis en 1991 contre la guerre du Golfe.

Le sujet reste brûlant : une directrice des écoles à Montluçon, fut suspendue à vie de toute direction d’établissement pour l'avoir fait chanter à deux élèves le 8 mai 1999 pour commémorer la capitulation allemande du 8 mai 1945.

Le texte de la chanson comporte douze strophes de quatre vers en rimes embrassées : la rime permet en général de faciliter la mémorisation d’un texte, ce qui est essentiel pour une chanson engagée : l’auteur tient à ce que le message soit dominant sur la musique.

De plus, la chanson  est majoritairement syllabique (pour une compréhension et une interprétation plus aisée) et la mélodie, simple et répétitive appui encore l’objectif de l’auteur.

 

Do

Mim

La

Rém

Sol7

Do

Ré7

Sol

Do

Mim

La

Rém

Rém/Sol

Lam

Sol

Fa    

Fa7

Si7

Mim

La7

Rém

Ré7

Sol

Do

Mim

La

Rém

Sol7

Lam

Fam   Fam/Sol

Do

 

Sol

Sim

Mi

Lam

Ré7

Sol

La7

Sol

Sim

Mi

Lam

Lam/ Ré

Mim

La

Do   

Do7

Fa#7

Sim

Mi7

Lam

La7

Sol

Sim

Mi

Lam

Ré7

Mim

Dom Dom/ Ré

Sol

 

 


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