Ecoute "au clair de la lune" premier enregistrement
L’idée d’enregistrer des sons ne date pas d’hier : Rabelais, dès le XVe-XVIe siècle, émet l’hypothèse de pouvoir geler les sons afin de les transporter d’un endroit à un autre…
Ainsi, dans son Quart livre (épisode des Paroles gelées), les personnages voient directement les paroles gelées, ils les touchent puis écoutent les voix. Ici, ce sont des paroles que Pantagruel a jetées devant Panurge :
« Lors nous jecta sus le tillac plenes mains de parolles gelées, et sembloient dragée perlée de diverses couleurs. Nous y veismes des motz de gueule, des motz de sinople, des motz de azur, des motz de sable, des motz d’orez. Les quelz estre quelque peu eschauffez entre nos mains fondoient, comme neiges, et les oyons realement »
L’objectif de conserver une mémoire fiable des sons s’inscrit dans l’histoire des cultures déjà millénaires qui utilisent une écriture phonétique (interprétation qu’une personne faisait du son). Il faudra quelques siècles pour passer de l’idée à la possibilité technique de l’enregistrement.
L'enregistrement sonore est l'opération qui consiste à garder une trace durable d'un son sur un support en vue de l'écouter plus tard.
Cocoricoooo ! L’enregistrement mécanique a été inventé en 1857 par un français, Édouard-Léon Scott de Martinville. Son dispositif, le phonautographe, permet l'enregistrement du son, sans toutefois pouvoir le restituer… Il est composé d'un pavillon relié à un diaphragme qui recueille les vibrations acoustiques transmises à un stylet qui les grave sur une feuille de papier enduite de noir de fumée, enroulée autour d'un cylindre tournant. On voit les lignes sinueuses représentant le son.
Des chercheurs de l'université de l'Indiana ont réussi en 2008 à restituer, le son d'enregistrements papier réalisés en 1860 et déposés à l'Académie des sciences. L'analyse informatique des tracés des premiers exemplaires fait entendre une voix qui serait celle de Martinville lui-même chantant Au clair de la lune.
La phase initiale de l’enregistrement est la captation : un dispositif (transducteur) installé sur la scène sonore transforme la vibration de l’air (invisible) en vibration physique du diaphragme.
Puis par le biais d’un traitement, un autre dispositif adapte et prépare le signal ; ici, transmission au stylet.
Enfin, l’enregistrement à proprement parlé, transforme, par le biais d’un autre transducteur (la feuille de papier enduite de noir de fumée) le signal en une forme matérielle stable.
Aujourd'hui, la captation s'effectue au moyen de microphones, qui transforment les ondes sonores en signal électrique analogique. Ce signal peut être converti en flux de données numériques pour s'adapter au support retenu pour l'enregistrement.
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