Conseils de progression pour l’expression et la présentation orale d’un exposé
Le principe de base qui doit guider votre travail expressif est le suivant: éviter tout ce qui parasite l'écoute, la perception sensorielle et la notation de votre présentation par le jury.
Le jury aussi est un être humain. Il faut donc éviter ça.....
Expression orale, diction :
- Intensité : parler assez fort pour que l’on n’ait pas à vous faire répéter...en particulier les fins de phrases, souvent moins soutenues voire inaudibles chez certains....
- Vitesse : veiller à ne pas aller trop vite, ni trop lentement pour que l’on continue de vous écouter...
- Articulation : suffisamment claire, elle permet de palier à une intensité faible...
- Rythme : ménager des temps de pause, pour que les idées développées aient le temps d’être « digérées »...
- Accentuation : dynamiser le discours en insistant sur les mots à mettre en valeur. Appuyer sur les consonnes pour obtenir cet effet, à fin de convaincre....
- Intonation : veiller à ne pas parler de façon monocorde, c'est-à-dire à varier la voix dans l’aigu et le grave afin de rendre le discours plus vivant...
- Penser à respirer (ça peut servir) car si vous rester plus ou moins en apnée, vous provoquez une sous-oxygénation du cerveau et par conséquent, des trous de mémoire...
→ Ces paramètres, bien gérés, permettent de capter et de soutenir l’attention auditive de votre jury.
Attitude :
- Stabilité : pour être à l’aise, bien ancré dans le sol, il faut que les deux pieds soient parallèles à largeur de vos épaules : cette situation de bon équilibre vous permettra de penser sereinement à ce que vous êtes en train de dire, donc, éviter les chaussures à talons ou les chaussures neuves qui vous martyrisent (rappellez-vous qu'une partie du cerveau sert à maintenir l'équilibre du corps. Soulagez-le au maximum).
- Les regards : le regard permet de soutenir une communication de qualité avec l’auditeur en « forçant » l’écoute. Si vous avez nécessité de regarder votre feuille aide-mémoire, penser à regarder régulièrement le jury, surtout quand vous exprimez des points de vue personnels. Ne fixez pas le jury comme un psychopathe.
- Les mains : on ne sait bien souvent pas quoi en faire en situation d’exposé : elles peuvent, avec des mouvements raisonnables, souligner le discours, ou simplement être posées sur le pupitre (non, je n’ai pas dit accrochées !)...Trouver des moments alternatifs au discours frontal en vous déplaçant pour montrer une carte par exemple, cela participera à moins vous préoccuper de vos mains....surtout pas à cacher dans les poches ou en position de tir au but pour les garçons !
- Les cheveux, ornements, accessoires : si vous devez relever votre mèche rebelle toute les 10 secondes, cela va parasiter votre discours aussi intéressant soit-il. Idem avec la bague que l’on triture, la jupe que l’on tire, le décolleté trop plongeant : mettez toutes les chances de votre côté pour attirer l’attention du jury sur ce que vous dite et non sur ce que vous faite, parfois de manière compulsive...
- La distance et l’orientation : ne pas hésiter à vous déplacer, à occuper l’espace, à vous approcher du jury...il va de soit que la distance entre vous et le jury ne dois pas dépasser 4 mètres et que vous devez parler en direction de vos auditeurs....
- Les mouvements : ne pas être trop raide dans l’attitude, sinon la diction le sera aussi, ne pas rester caché derrière son pupitre...
→ cela permet de ne pas diminuer l’attention du jury par des parasitages visuels
Les défauts langagiers :
- Les tics : petits mots dits « moucherons » (car ils reviennent sans cesse...), ils parsèment le discours, le scandent, souvent pour nous permettre de réfléchir, mais ainsi, limitent la compréhension du discours. Exemples fréquents : les « heu.... », « d’accord ? », « bin... »...qui peuvent finir par véritablement mettre votre public sous état d'hypnose !
- Le langage trop populaire : adapter son langage à la situation, c’est savoir se passer de mots de vocabulaires trop populaires pour les remplacer par des mots plus précis, plus technique ou plus soutenus (en particulier ceux que vous êtes sensés maîtriser dans les disciplines). Exemple : ne pas dire « ça va vite », mais « le tempo est élevé »...
- Les raccourcis et fausses liaisons : parfois les deux mélangés, par exemple : « les zauditeurs, Y z’en redemandaient » où l’on se demande qui est « y » et qu’est-ce qu’un « zan » !!!
- Le jury, même composé de personne bien connue, est à cet instant, une entité officielle qui va juger de vos compétences : rester détendu est une chose, parler au jury comme à des potes est inenvisageable !
- Proscrire le discours trop directement issu d’internet qui révèle un manque d’originalité et de travail évident...
- Eviter de souligner ses propres erreurs...